La légende de Saint Véran raconte que, l’évêque de Cavaillon, blessa un dragon qui ravageait la région et le chassa en lui ordonnant d’aller mourir dans les Alpes …
https://youtu.be/N-l7SMLSaRQ
Archives mensuelles : juillet 2016
Les via ferrata
La première via ferrata date de 1843. Installée sur la voie normale du Hoher Dachtein (Autriche), elle permettait un accès aisé sur ce sommet de 2995m. S’inspirant des techniques Autrichienne, l’armée Italienne développe au début du XXe siècle ce concept en équipant certains passages escarpés des Dolomites avec des câbles et des échelons pour permettre aux troupes alpines de se déplacer rapidement d’une vallée à l’autre avec du matériel lourd voire d’accéder sur les points hauts pour positionner des pièces d’artillerie.
Les premiers itinéraires s’adressant au grand public sont créés à partir des années 1980 et en France, la première via ferrata est construite dans les Hautes-Alpes à Freissinières en 1988. Le succès est immédiat et d’autres itinéraires sont rapidement tracés à l’aiguille du Lauzet et aux Vigneaux (05). En 1992, on dénombrait 6 via ferrata en France, 70 en 2000 et plus de 200 en 2016.
Equipées à grand renforts d’équipements métalliques : barreaux, câbles, échelles, rampes, marches, etc, les via ferrata d’aujourd’hui permettent de parcourir les parois les plus verticales voire même de franchir des ravins, des surplombs et offrent ainsi un accès grandement facilité aux néophytes désireux de découvrir le monde vertical. C’est même devenu une activité à part entière avec ces codes, équipements, topos, … et cotations qui vont de F (Facile) à ED (Extrêmement Difficile). Cependant aucune comparaison n’est à faire avec l’escalade et l’alpinisme ! Quelqu’un de sportif et qui n’a pas l’appréhension du vide peu aisément se lancer dans des via ferrata de niveau ED.
Photos : Via ferrata des Vigneaux au tout début des années 90 avec un équipement rudimentaire (ni casques, ni longes, …) totalement proscrit aujourd’hui !
Gardiner et les Pilkington, pionniers de l’alpinisme sans guide
La première ascension sans guide de la Meije revient à Gardiner accompagné des frères Pilkington qui réussiront cet exploit en 1879, soit deux ans après la première ascension. A la fin des années 1870, les montagnes de l’Oisans sont fréquentées par un petit nombre d’initiés, notamment anglais. Tout ce petit monde se connait bien et chaque nouveau venu fait l’objet d’une enquête en règle : qui il est, quels sont ses projets et ses ambitions pour les années futures. Ce microcosme est aussi entretenu par la rareté des hébergements qui sont des plus sommaires : Gauthier ou Giraud à Vallouise, Juge à la Grave. En 1878, deux protagonistes qui ont des ambitions bien distinctes vont partager durant une semaine l’ascension de différents sommets du Pelvoux. Il s’agit de W.A.B Coolidge, de ses guides et de Frederick Gardiner. Le premier a entrepris l’exploration méthodique des Alpes et collectionne les premières. Le second est davantage attiré par l’aventure et l’exploit sportif. Gardiner connait moins bien l’Oisans que Coolidge mais a beaucoup fréquenté les alpes Suisses. Il a été le premier à fouler l’Elbrouz, point culminant du Caucase, avec Horace Walker en 1874. L’aventure est pour lui un affrontement direct avec la montagne qui ne tolère aucun intermédiaire. Depuis quelques années déjà des cordées se lancent dans des ascensions difficiles sans l’aide d’un guide. Deux amis, Charles et Lawrence Pilkington et lui-même ont été impressionnés par la première « sans guide » du Cervin, en 1876, par trois anglais. C’est bien cela l’aventure, pensent-ils, la liberté d’assumer l’entière responsabilité de la course. L’important est que la cordée soit homogène. Gardiner, comme les Pilkington, a longtemps grimpé avec des guides. Chacun d’entre eux est capable de conduire la cordée et a une confiance égale dans les deux autres. cette même année 1878, on retrouve les trois compères, sans guide donc, aux Ecrins, à la pointe des Arcas, au pic Joselme. « Sans guide » ne veut pas toujours dire sans porteur. Leurs détracteurs ne manqueront pas de souligner cette ambiguïté. En revanche, l’engagement des grimpeurs est plus intense. Gardiner et les Pilkington se donnent les moyens de bivouaquer, conçoivent une espèce de sac de couchage triplace et divers modèle de piolets.
L’année suivante, Gardiner revient dans les alpes du Dauphiné avec ses amis et une idée en tête. Les deux raisons pour lesquelles ils choisissent ces montagnes d’Oisans valent d’être citées: « parce qu’elles comprennent encore des cimes vierges ; parce que, n’ayant pas de guide, cette manière d’agir devait être moins perceptible d’éveiller l’attention en ce pays que dans d’autres régions des alpes plus à la mode. » Et parmi ces régions « à la mode » il y a Zermat et le Cervin dont la première ascension, en juillet 1865, se termina par la mort de quatre grimpeurs. L’alpinisme connu alors pendant plusieurs années une sorte de « paralysie » selon le mot de Coolidge. La cordée accidentée avait pourtant ce qu’il fallait de guides et d’expérience, mais un pas avait été franchi. L’aimable délassement de gentlemen fortunés pouvait viré au drame. Pour de longues années, l’opprobre est jeté sur les jeunes inconscients qui se lancent à la conquête des montagnes au risque de priver la couronne d’Angleterre de ses plus brillants sujets. Coolidge décrit les premiers alpinistes qui osèrent, après l’accident, reprendre le chemin des cimes : « … opérant autant que possible loin des regards curieux, ceux-ci allaient et venaient désormais comme des coupables, objets de réprobation mal déguisée de la part de la foule des touristes ordinaires. »
En Oisans donc, on est tranquille. Pour mener à bien leur projet, en plus de l’expérience et la discrétion, il leur faut assez de courage pour briser une tradition, un tabou. C’est inimaginable ce qu’ils vont tenter, la Meije sans guide, une sorte d’Everest sans oxygène pour oser une comparaison moderne. Et s’ils n’ont pas relaté leur ascension, « un défi à la raison », on sait que, parfaitement préparée, elle s’est déroulée sans incident. Les trois hommes trouvent au sommet quelques reliques laissées par les précédents ascensionnistes, en prélèvent des échantillons qui permettront d’authentifier leur exploit et déposent à leur tour un peu de pacotille dans cette boite au trésor. Il est coutume à cette époque de déposer dans une boite de fer blanc divers objets, morceaux de tissus, lettres signées, …C’est le moyen le plus sûr d’attester d’une ascension, aussi bien pour celui qui à déposé l’objet que pour celui qui va le trouver. L’année précédente alors qu’ils avaient employé deux porteurs lors de plusieurs ascensions dans le Valgaudemar, une presse pointilleuse avait mis en doute qu’ils aient grimpé pour de bon sans guide. Cette fois les indices récoltés au sommet de la Meije suffiront et Coolidge, croisé quelques jours plus tôt à la Bérarde, ne tarira pas d’éloges à propos de « cette course, la plus audacieuse et la mieux réussie de toutes celles qu’ont faites jusqu’à présent les ascensionnistes les pus hardis, et qui mérite sans contestation la première place dans les annales des alpes ».
Au cours des années suivantes, Gardiner et les Pilkington continueront d’aligner les premières sans guide, toujours avec le même souci de rigueur et de préparation et en conservant l’esprit d’aventure et d’engagement qui, selon eux, était le propre de l’alpinisme. Rien ne les opposaient aux guides, auxquels ils avaient également recours, si ce n’est la volonté d’être acteurs et responsables de leur expédition, pour qu’elle ait, à leurs yeux, une vraie valeur humaine. Revenant sur le sujet de l’escalade sans guide dans son grand ouvrage « Les alpes dans la nature et dans l’histoire (1913)», Coolidge en fait un des traits de l’alpinisme moderne, en rupture avec celui des pionniers, au même titre que la préférence donnée au rocher plutôt qu’aux courses sur glacier.
Pour être exhaustif, il faut aussi mentionner d’autres précurseurs tels que Charles Hudson qui fit la première sans guide du Mont Blanc en 1855, Albert Frederick Mummery, Les frères Zygmondy, Eugen Guido Lammer et sans doute d’autres …
Source: Profils Briançonnais de R. Siestrunck
Refuges des Ecrins
30 refuges sont situés dans la zone centrale du Parc National des Ecrins. Ceux-ci peuvent constituer un but de randonnée, mais aussi un point de passage pour aller plus haut, vers les cols ou sommets ! Les premiers refuges de montagne étaient de simples abris, bivouacs sous des rochers ou dans des endroits propices (replats). Les emplacements étaient connus des bergers, chasseurs, alpinistes et se transmettaient par le bouche à oreille. Sous l’impulsion des alpinistes Anglais, le développement des refuges se fait dans la seconde moitié du XIXe siècle d’abord côté Mont Blanc puis s’étend dans les autres massifs alpins, notamment dans les Ecrins. A l’origine, de construction précaire en bois et ou pierres, ils étaient ouverts à tous. Aujourd’hui, ce sont des édifices solides, bien souvent gardés et donc payants avec nécessité de réserver sa couche en pleine saison sous peine de devoir dormir dehors !
C’est sans doute en 1779, au Montenvers à 1913m d’altitude, que le premier refuge en pierre est construit. En 1853, c’est le refuge des Grands Mulets (3050m) qui ouvre la construction des refuges de montagne, étapes pour accéder aux sommets. En Oisans, il faut attendre 1877 pour voir les premiers refuges avec Cézanne et l’Alpe de Villar d’Arène, le Châtelleret et le Carrelet en 1882, la Lauze (Evariste Chancel) et Tuckett en 1886, le Pelvoux en 1891, le Promontoire en 1901, Carron (Ecrins) en 1903, l’Aigle en 1910, …
Pour partir à leur découverte, RV sous l’onglet Randonnées puis Refuges des Ecrins