Un glacier rocheux est une masse de débris rocheux contenant de la glace en quantité suffisante pour que le « mélange » s’écoule sur la pente sous l’effet de la pesanteur. Les vitesses, bien plus lentes que celles des glaciers, sont de l’ordre de quelques décimètres à quelques mètres par an. Contrairement aux glaciers, les glaciers rocheux ne voient pas leur front reculer, ces derniers ne peuvent que progresser vers l’aval. Ils ressemblent à une coulée de lave d’apparence figée.
Le gel permanent du sol, pergélisol ou permafrost, est souvent à l’origine des glaciers rocheux, et, dans tous les cas, il permet leur maintien et leur fonctionnement. Les conditions favorables au pergélisol et aux glaciers rocheux se rencontrent généralement à partir de 2400-2500 m d’altitude en ubac, et 2800 m en adret, avec une fréquence plus marquée dans les parties sèches (Alpes internes) où les glaciers sont relégués à plus de 3000 m ( Briançonnais, Queyras, Vanoise, etc.)
Sous quelques mètres de débris rocheux, la glace apparaît, sous forme massive (avec des strates de plusieurs mètres d’épaisseur) ou sous forme interstitielle, enrobant les blocs, avec des proportions très variables (de 10 à plus de 60%). Les études montrent que cette glace s’est formée il y a plusieurs siècles, voire plusieurs milliers d’années. Le retrait des grands glaciers du « Dernier Maximum Glaciaire » (il y a environ 12 000 ans, quand les glaciers atteignaient Lyon) est généralement considéré comme la période d’initiation des glaciers rocheux, dont certains, les plus bas, ont pu depuis devenir inactifs, voire fossiles.