Le jardin alpin du Lautaret est placé dans un site grandiose, à plus de 2000 mètres d’altitude, face aux glaciers de la Meije. On peut y voir plus de 2500 espèces de fleurs et plantes des Alpes et autres montagnes du monde. Sa création remonte à la fin du XIXe siècle, période où l’Europe voit fleurir des dizaines de jardins dans la chaîne des Alpes. Dès 1894, un professeur de botanique à la Faculté des sciences de Grenoble, a l’idée de la création de celui du Lautaret. Après de nombreux démêlés économiques avec les différents ministères de l’époque, ce jardin est établi au col du Lautaret à 2050 mètres d’altitude, au nord de l’hospice impérial. Jusqu’à la première guerre mondiale, il fera le bonheur des savants dauphinois et européens. C’est l’époque où le tourisme explose dans cette partie des Alpes. L’âge d’or du Lautaret commence: mais son glas va bientôt sonner. Le projet d’un embranchement pour l’accès au col du Galibier coupe carrément le Jardin en deux parties. L’Université de Grenoble manque de moyens pour l’entretenir; les temps sont durs; et la guerre est bientôt là! C’est au cours de cette période que le Touring Club de France et la compagnie P.L.M. vont sauver cet éden.
Un nouveau jardin est dessiné et, de 1914 à 1919, malgré les événements, le projet prend forme. Le 15 août 1919, c’est l’inauguration. Le deuxième Jardin où seront cultivées 3000 espèces de plantes va gagner 50 mètres d’altitude. Sur un replat d’exposition sud, il occupe un terrain d’environ deux hectares. Entouré de riches pâturages, il surplombe à l’ouest le col du Lautaret. Tout autour, plus de 1500 espèces sur les 4400 de la flore française y poussent naturellement. Dans les Alpes françaises, le Lautaret possède, sur le plan floral, une situation unique parce qu’il est aux confins des Alpes du nord et du sud mais aussi des Alpes externes et internes. Le Jardin comporte dans sa partie supérieure un chalet qui abrite un musée ethnographique qui représente la reconstitution d’un intérieur haut-alpin et aussi un espace dédié à la science et, en particulier, aux recherches botaniques. Construit près du jardin, l’hôtel-restaurant P.L.M., d’une architecture moderne et surprenante pour l’époque, accueille tous ces botanistes, ces touristes, ces montagnards. En août 1944, l’hôtel P.L.M. est brûlé totalement, le chalet-laboratoire dévasté, le musée pillé. Quand le nouveau chef de culture prend ses fonctions en 1950, il ne reste que 150 à 200 espèces. La restauration de ce jardin, commencée au début des années 80, a duré une dizaine d’années. Une association loi 1901, “Les Amis du Jardin Alpin du Lautaret”, assume visites, emploi, entretien, investissements et une grande partie des charges financières.
Source : Association coutumes et traditions de l’Oisans