Espèce endémique de la région du Haut-Guil « Queyras, Mont-Viso », la salamandre de Lanza (nommé ainsi en l’honneur du biologiste herpétologiste Benedetto Lanza), également appelée salamandre noire est la mascotte de cette région. Cette belle ténébreuse ne vit qu’à un seul endroit au monde qui se limite aux piémonts du Mont-Viso de part et d’autre de la frontière franco-italienne. Mais comme si sa rareté géographique ne suffisait pas, ce petit animal tout de noir vêtu a aussi des mœurs qui contribue à sa discrétion. Son habitat se situe au dessus de 2000 mètres d’altitude et elle reste la majeure partie de sa vie bien à l’abri dans une cavité du sol. Comme son activité est tributaire à la fois de l’humidité ambiante et de la température extérieure qui doit être suffisamment clémente pour cet animal à sang froid, elle passe moins de 20 jours par an hors de son terrier. Pour se démarquer encore un peu plus de sa cousine des plaines, la salamandre tachetée, notre salamandre de Lanza est vivipare. Elle met au monde, après une gestation de 2 à 5 ans, 2 à 6 jeunes parfaitement formés et même si cet animal vit près de 20 ans, il lui faudra attendre 8 ans avant de pouvoir se reproduire. Une dernière curiosité est que cette espèce n’a été décrite par les naturalistes qu’en 1988.
Cette petite salamandre est malheureusement dans une situation peu enviable. Depuis la fin du XIXe siècle, son aire de répartition ne cesse de régresser. Elle figure aujourd’hui en tête de liste de la très tristement célèbre « liste rouge des espèces en voie d’extinction ». La salamandre de Lanza se voit classée dans la catégorie la plus inquiétante : En danger critique d’extinction. Une des principales menaces qui pèsent sur cette espèce est l’altération de son habitat. L’excès de fréquentation touristique et le surpâturage qui provoquent piétinement, disparition précoce de la végétation et donc des invertébrés nécessaires à son alimentation, mais aussi modification du terrain et écrasement des cavités et donc des individus.
Cette mascotte doit faire l’objet d’un maximum de respect et d’attention, aussi, si d’aventure vous vous promener sur les flancs du Viso, prenez garde où vous poser les pieds et veillez à ne pas écraser ces derniers joyaux de jais dont la survie dépend de notre vigilance.
Sources: PNR du Queyras et Refuge Quintino Sella