Le génépi est une plante secrète, mythique. Il s’épanouit en altitude sur des terrains difficiles d’accès. On le rencontre en équilibre dans une voie d’escalade, sur un à-pic rocheux ou camouflé dans un pierrier, une moraine, … Alors que sa sulfureuse cousine, l’absinthe, s’épanouit en plaine, cette Artemisia du nom de la déesse grecque de la chasse et de la fécondité, fleurit entre 2000 et 3500 mètres dans tout l’arc alpin, mais pas seulement : on en trouve aussi dans les Pyrénées, les Balkans, les Carpates, jusqu’en Syrie et en Sierra Nevada voire dans les Andes et en Bolivie.
Le Génépi est un emblème fort des Alpes et sa liqueur, un véritable condensé d’imaginaire au pouvoir évocateur très puissant. Sa cueillette est très strictement réglementée.
L’apogée de la floraison se situe généralement début août, dans certaine vallée (Valbonnais), il est coutume de dire que la cueillette peut commencer dès que les blés courbent la tête. La cueillette ne doit jamais dépasser 100 brins par personne et doit se faire avec un couteau ou ciseau pour éviter l’arrachage.
On en compte principalement 3 espèces :
Le génépi laineux (appelé aussi génépi mâle, bourru) : c’est le plus vigoureux, sa taille est comprise entre 5 et 20 cm et comporte de nombreux capitules (fleurs) sur tout le long de sa tige. Couvert d’une abondante pilosité blanche et soyeuse, il se rencontre uniquement sur les sols siliceux (granites, quartzites, micaschistes et gneiss) et est très odorant. On le trouve généralement entre 1300 m et 3700 m d’altitude.
Le génépi noir : relativement rare, c’est le plus recherché et le plus apprécié. Ses fleurs sont groupés en haut d’une tige assez courte et violacé, il a des feuilles supérieures non pétiolées (sans tige) et des écailles noirâtres sur le calice (cocon). Il exhale un parfum d’absinthe et se rencontre sur les rochers, les gravières et les moraines entre 2000m et 3400 m d’altitude.
Le génépi des glaciers : ses capitules d’un jaune franc terminent de courtes tiges émergeant d’une sorte de coussinet de feuilles assez compact. On en trouve plus particulièrement dans la partie orientale du département des Hautes-Alpes et en Vanoise, dans les éboulis et les moraines entre 1900m et 3200m d’altitude.
Il existe aussi le génépi des neiges (très rare et endémique des alpes suisses) et le génépi des rochers (considéré comme une sous espèce).
Quant à la recette de la liqueur, la fameuse loi des 40 (40 brins, 40 sucres, 40 jours) n’est pas forcément la meilleure …
Sources :
http://www.fleuralpine.com/
http://www.genepi05.fr/
https://fr.wikipedia.org/wiki/G%C3%A9n%C3%A9pi